Aston Martin DB 2/4 Mk III

 

Historique

 

Production : 551 dont 85 cabriolets et 4 coupés rapportés de mars 1957 à juillet 1959

Numéro de châssis : AM/300/3A/1300 - AM/300/3/1850

L'aboutissement du châssis développé par Claude HILL et du six cylindres LAGONDA à deux arbres à came en tête est la fabuleuse DB2/4 Mk III, plus couramment dénommée DB Mk III. Elle est la dernière des DB2/4 et sans aucun doute possible, la plus élégante de toutes. Elle annonce même très clairement le ton de la célèbre lignée des mythiques DB4 et DB5. Cependant, elle reste la dernière des ASTON MARTIN véritablement ambivalente, pouvant aussi bien servir à de tranquilles promenades qu'à être emmener sur un circuit, alors que tous les modèles suivants devront être extrapolés pour conserver toute leur aura lors des compétitions.

La DB Mk III se distingue des autres DB2 par sa calandre inspirée de celle du véhicule de compétition, la DB3S. Le dessin de la calandre restera désormais le leitmotiv d'ASTON MARTIN puisqu'il sera repris systématiquement sur tous les autres véhicules, y compris sur les toutes récentes V8 VANTAGE et DB7 VANTAGE. Le capot plonge davantage et tranche littéralement avec l'ancienne calandre "à cloche" héritée des véhicules de l'après-guerre.

Le toit, bien que plus haut que celui de la DB2, est beaucoup moins proéminent que sur la DB2/4 Mk II (heureusement, les baguettes chromées sont supprimées !). L'arrière de la Mk III "fastback" se distingue de celui de la Mk II par ses feux arrières. Cependant, un petit nombre d'exemplaires de la Mk III disposent des petits feux de la Mk II, ce qui conserve à ces véhicules une apparence beaucoup plus fine et élégante (leur nombre exacte n'est pas connu, cependant, le châssis AM/300/3/1394 disposait encore d'origine des petits feux). Les autres véhicules étaient équipés de feux arrières verticaux très étroits, annonçant ceux de la DB4.

A l'intérieur, le tableau de bord est entièrement revu et conservera le même dessin jusqu'à l'arrêt de la production de la DB6 Mk II en 1970. L'instrumentation plus discrète est désormais disposé en face du conducteur et non plus au centre comme auparavant. Elle reste cependant très complète avec des manomètres ronds à gros chiffres inimitables pour la température d'eau, d'huile, la pression d'huile, l'ampèremètre ainsi qu'une montre. Le tachymètre est gradué jusqu'à 220 km/h et le compte tour n'a pas de zone rouge! La Mk III bien que plus longue de 23 cm et plus lourde de 150 kg (soit 15%!) que sa devancière dispose du fameux moteur DBA qui délivre 50% de puissance en plus que le LB6B!

Sur les 1.722 DB2 et DB2/4 produites, on dénombre 551 DB Mk III, preuve incontestable de la réussite esthétique et technique de ce modèle. Certes, ce volume de production peut sembler ridicule au regard de ceux de FERRARI ou de JAGUAR, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agissait de véhicules entièrement fabriqués à la main, avec un moteur signé par son concepteur et surtout, diffusés presque confidentiellement! En outre, l'intérieur et l'extérieur des ASTON MARTIN ont toujours été beaucoup plus sobre que ceux de leurs concurrentes.

Lancée au salon de GENEVE de mars 1957, elle fut cependant proposée à l'exportation qu'à partir de sa présentation au Salon automobile de LONDRES d'octobre 1957. Sa production prendra fin deux ans plus tard, en juillet 1959, neuf mois après le lancement de la DB4!

Le prototype porte le numéro de châssis AM300/3A/1300 (immatriculation numéro DP 193), et disposait de frein à disques à l'avant et à l'arrière. Cependant, les freins à disques furent disponibles uniquement à l'avant et en option pour les 100 véhicules suivants. Seulement huit exemplaires disposant de quatre freins à disques de série furent construits. Ce sont les Mark III "A" qui sont reconnaissables grâce à la désignation "/3A/" sur leur numéro de châssis, contrairement au "/3/" des modèles standards. Sur ces huit exemplaires, seule la première (AM/300/3A/1301) ne disposait pas de volant à gauche car elles furent pratiquement toutes exportées aux Etats-Unis. D'eux d'entre elles (/1317 et /1346) furent même préparées directement par l'usine pour la compétition.

A partir du châssis /1401, les freins à disques à l'avant furent installés de série. Ces véhicules furent désignés à l'usine comme les "III B". Cependant, seulement la première (AM/300/3B/1401 immatriculée MP 197 P) a dans son numéro de châssis l'indication "3B". De même, la AM/300/3/1406 dispose de l'appellation "Mark III B" clairement indiquée sur sa plaque d'identification.

Le moteur LAGONDA de 3 litres construit sous les directives de BENTLEY fut profondément modifié par Tadek MAREK, arrivé chez ASTON MARTIN en 1954 et futur créateur de la DB4. La version standard, dénommée "DBA", disposait d'un nouveau carter, de nouvelles tubulures d'admission et d'échappement, de nouveaux arbres à came en tête, d'un nouveau bloc moteur ainsi que d'une pompe à huile. Il était directement dérivé mais restait encore très proche du moteur de compétition de la DB3S qui développait déjà 210 Ch en 1956. Ce moteur avait donc un très fort potentiel de développement. La DB Mk III couvrait le 0 à 60 miles (94 km/h) en moins de dix secondes et était donné pour plus de 210 km/h. A titre de comparaison, la JAGUAR XK140, concurrente directe de la Mk III était en retrait. En outre, la DB Mk III n'avait besoin d'aucun accessoire, contrairement à ses rivales, pour faire croire à son pilote qu'il se trouvait dans une voiture de course. Le son rauque et encourageant du moteur abonde dans ce sens, et reste très loin des sonorités des autres "Gran Turismo". Mais peut-on véritablement comparer une voiture construite à la main à quelques centaines d'exemplaires à un véhicule produit à la chaîne à plusieurs milliers d'unités?

Avec une cylindrée de 2.922 c.c., deux carburateurs SU H4 et un taux de compression de 8,6:1, le moteur DBA délivrait 162 Ch à 5.500 TOURS. Il était possible de gagner 16 Ch supplémentaires en choisissant un modèle équipée d'une double sortie d'échappement.

En 1958, une version disposant de trois carburateurs 35 DCO WEBER (ou de trois SU H4) développant 195 Ch fut disponible avec, toujours en option, une double sortie d'échappement et des arbres à came spéciaux. Dix voitures seulement furent équipées de ce moteur "DBB". A partir du salon de LONDRES de 1958, une version "DBD" équipée de trois carburateurs SU HV6 délivrait 180 Ch. Seulement 47 véhicules furent équipés du "DBD". En outre, un moteur de compétition, le "DBC" apparaît sur les registres de l'usine. Il s'agit très probablement d'un moteur équipé de trois 45 DCO WEBER avec une puissance de 214 Ch. Bien que proposé au tarif dès janvier 1959, il n'aurait été installé que sur un seul véhicule (AM/300/3/1708) livré à la HAVANE en octobre 1958.

La transmission était la même que celle de la DB Mk II. Il était cependant possible d'obtenir un overdrive en option sur les "III B". L'embrayage hydraulique était de série dès le premier exemplaire. En 1959, et pour la première fois dans l'histoire de la marque, une boîte automatique BORG WAGNER était disponible en option pour les moteurs "DBA".

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